Thème 1 – apprentissage, développement et identité professionnelle
Isabelle Vinatier & Gérard Delacour
L’identité professionnelle est une notion qui avait été questionnée lors du premier colloque international de Didactique professionnelle (Dijon, 2009) par le truchement de « l’expérience ». Une façon de concevoir les relations entre dynamique identitaire et dynamique des compétences a été interrogée au regard d’un certain nombre de paramètres : le « sentiment d’efficacité » qui peut se développer à l’occasion de la lecture de son expérience ; la valeur accordée à son parcours personnel et professionnel à travers, par exemple, la VAE ; la construction de l’autonomie professionnelle des débutants lorsqu’ils se détachent des normes de bonnes pratiques portées par les formateurs pour construire leur style professionnel ; la capacité à l’incorporation de savoirs théoriques dans les terrains de l’expérience. Dans le cadre de ce deuxième colloque international de Didactique Professionnelle, nous proposons de prolonger cette réflexion en questionnant la notion d’identité professionnelle dans ses rapports avec l’apprentissage et le développement professionnel.
L’analyse et l’élaboration de l’expérience peuvent être un moyen d’apprendre d’elle et participer à la construction d’un « sujet capable » (Rabardel, 2005), celui qui dit « je peux » (ou je ne peux pas) avant de dire « je sais » (ou je ne sais pas). Reprendre réflexivement son activité pour se l’approprier et en avoir la maîtrise, élargir son potentiel d’analyse pour son propre compte est une façon de construire son identité ipse par différence avec l’identité idem (Pastré, 2011), celle du « patrimoine », celle qui est partagée par une communauté professionnelle par exemple. L’analyse que développe un sujet de sa propre activité pour son propre compte est un moyen de passer du statut d’acteur à celui de lecteur puis d’auteur de sa propre activité (Vinatier, 2009). Ce colloque a ainsi pour ambition de questionner la place du sujet dans ses apprentissages et son accès à l’autonomie, à l’innovation, à l’invention en première personne, le « sujet de l’insension » (Delacour, 2010). Ce processus de subjectivation est significatif d’une construction identitaire qui n’est pas de même nature que celle qui relève d’une identité racontée, ou attribuée, celle dont on parle socialement dans l’interaction avec et pour d’autres. Questionner les différences entre ces deux aspects de l’identité est un enjeu important de ce colloque.
Les communications (Thème 1) devraient permettre de répondre aux questions suivantes :
L’apprentissage est généralement associé à l’idée de développement mais pas à celle d’une construction identitaire. En quoi apprendre et se développer peuvent-ils être compris comme des processus qui participent à la construction de l’identité professionnelle ? Comment parler d’identité professionnelle sans poser la vaste problématique de l’identité pour soi du Sujet singulier ? Quelles sont les recherches qui peuvent rendre compte de ces processus ? Avec quelles finalités ? Comment comprendre la place et le rôle du Sujet dans cette perspective ? Quelle efficience est-il possible d’attribuer à l’analyse de l’activité dans la construction de l’identité professionnelle ? Quelle place est donnée aux Sujets professionnels dans l’analyse de l’activité favorisant leur construction identitaire ? Comment repérer ces processus ? Quelles sont les conséquences méthodologiques, en termes de démarches, pour quels dispositifs de formation, à quelles conditions, par quels moyens ? Comment comprendre le rapport entre construction des compétences, apprendre de l’expérience et construction d’une identité –professionnelle- ?
Version courte
L’apprentissage est généralement associé à l’idée de développement mais pas à celle d’une construction identitaire. En quoi apprendre et se développer peuvent-ils être compris comme des processus qui participent à la construction de l’identité professionnelle ? Quelles sont les recherches qui peuvent rendre compte de ces processus ? Avec quelles finalités ? Comment comprendre la place et le rôle du sujet dans cette perspective ? Quelle efficience est-il possible d’attribuer à l’analyse de l’activité dans la construction de l’identité professionnelle ? Quelle place est donnée aux sujets professionnels dans l’analyse de l’activité favorisant leur construction identitaire ? Comment repérer ces processus ? Quelles sont les retombées au niveau méthodologique, en termes de démarches, pour quels dispositifs de formation, à quelles conditions ? Comment comprendre le rapport entre construction des compétences, apprendre de l’expérience et construction d’une identité professionnelle ? Comment parler d'identité professionnelle sans poser la vaste problématique de l'identité pour soi du Sujet singulier?