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Le mercredi 10 janvier 2024 s'est tenu à l'Université de Liège un séminaire visant à présenter les travaux belges en didactique professionnelle. Intitulé "Comment concilier analyse et conception, travail et formation, et selon quels critères ? Le paysage des travaux belges en didactique professionnelle et champs voisins", ce séminaire comportait, en plus d'une session de posters, quatre interventions :

  • Place et enjeux de la didactique professionnelle dans le paysage des recherches de l’unité EQUALE - Patricia Schillings & Charlotte Dejaegher (Université de Liège)
  • Usage du cadre de l’apprentissage par problématisation à des fins d’analyse du travail enseignant - Hichem Dahmouche (Université Libre de Bruxelles)
  • Analyse l’activité pour mieux accompagner à la réflexion dans et sur l’action : dépasser les mirages - Charlotte Dejaegher, Jonathan Rappe, Yves Depluvrez & Patricia Schillings (Université de Liège)
  • Analyser l’activité réelle de stagiaires en enseignement primaire pour concevoir des ressources vidéoscopiques de formation : l’exemple de Néopass Stages - Marc Blondeau (Université Catholique de Louvain)

Ce séminaire constituait par ailleurs une première étape de consolidation du réseau des chercheurs belges en didactique professionnelle !

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In memoriam

Chers amis,

Le message annonçant le décès de Pierre Pastré m’attriste profondément. Pour moi, Pierre est indissociablement rattaché au Cnam. L’un et l’autre ont changé ma vie, et pas seulement professionnelle.

En 2006, dix ans après mes études de psychologie du travail débutées sous la direction de C. Dejours et terminées avec Y. Clot, j’étais manager pédagogique à la direction de l’enseignement de la CCI de Paris, chargé d’accompagner les professionnels dans leur mue identitaire pour devenir formateurs à HEC, ESCP, Ferrandi, Tecomah, CFI, etc. Conscient de n’avoir pas assez développé l’analyse du travail pour réconcilier l’atelier et la salle de classe, je ne supportais plus d’entendre les tuteurs dire à leurs apprentis : « ici, ce n’est pas l’école, c’est la vraie vie ». Après avoir fait part de mes interrogations à Yves Clot, celui-ci m’a conseillé d’intégrer le master de recherche en formation des adultes (dirigé par Jean-Marie Barbier et Mokhtar Kaddouri) où Pierre enseignait… et de m’intéresser sérieusement à la didactique professionnelle. Parmi de nombreux bons souvenirs, voici quelques moments où Pierre a joué et joue encore un rôle important dans mon parcours de vie :

Au début de son module, Pierre avait demandé à chaque auditeur sa première idée de mémoire. A l’énoncé maladroit, il répondait par une problématisation, une idée de terrain et des auteurs de référence. Son regard nous fixait, sa voix claire et ses phrases assurées nous sidéraient. 10mn chacun. Nous étions 18. Au bout de la matinée, rincés, étourdis de conseils prodigués, de notes prises à la hâte, nous étions persuadés que l’exercice résidait autant dans la compréhension des sujets des copains que dans le commentaire du nôtre. Le plus impressionnant était sa qualité d’écoute et l’égale attention au dernier comme au premier d’entre nous. En fin de formation, en pleine écriture de mémoire lorsque nous retombions sur les notes de ce cours, nous nous téléphonions les uns aux autres : « dis donc, tu as relu ce que t’avait dit Pastré il y a un an ? c’est pile ce à quoi j’arrive après mes turpitudes de terrain et de lectures ! »

En 2007, Pierre accepte d’être mon directeur de mémoire. Je sortais tard du boulot et il m’attendait dans son bureau pour un rendez-vous de suivi. Sa lecture attentive de mes notes de terrain lui inspire une recommandation :
- il faut procéder par épisode, me dit-il
- par épisode ? mais comment on fait pour savoir ce qu’il faut retenir et ce qu’il faut laisser ?
- tu regardes
- …
- tu restes longtemps et tu observes. Il faut être là.

Enfin, en 2009, je suis embauché chez Didaction qui – comme son nom l’indique – puise son mode d’intervention dans la didactique professionnelle. En 1991, ce cabinet a été fondé par Francis Minet après avoir validé le cycle FFPS du Cnam en alternance sur deux ans (Fonction Formateur et Prévision Sociale) dirigé par Marcel Lesne et Gérard Malglaive. Soutenue devant un jury composé de Pierre Pastré, Gérard Malglaive et Pierre Rabardel, sa thèse professionnelle sera publiée sous le titre « L’analyse de l’activité et la formation des compétences » (L’Harmattan, 1995). Assidu lecteur d’Education Permanente, fidèle participant aux colloques de recherche, des séminaires TAF à Eduter, membre de RPDP depuis son origine, je dois beaucoup à Francis Minet pour m’avoir continuellement fait lire/relire Pastré, Mayen et leurs disciples, pour m’obliger à maintenir une rigueur de l’observation directe et de la transposition didactique jusqu’à l’ingénierie de formation.

Aujourd’hui encore, en parallèle de mes missions en entreprise, j’enseigne et suis directeur de mémoire dans plusieurs M2 (Cnam, Montsouris, Sorbonne). Ceux avec qui je travaille – qu’ils soient clients ou étudiants –, tous sont amenés à entendre Pierre (en vidéo de l’UODC) ou à lire ses écrits. Il est donc vivant, et son œuvre aussi.

In memoriam

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Nous avons appris le décès de Jacques Leplat. Nous présentons nos condoléances à ses proches. Les membres du conseil d'administration de RPDP souhaitaient qu'un hommage lui soit rendu. Patrick Mayen évoque ici la personne dont l'exigence de rigueur et la robustesse de ses propositions lui ont servi d'exemples pour progresser. 

Par Patrick Mayen, président de RPDP le 28/04/2023

Jacques Leplat occupe une place (discrète comme il l'était lui-même) plus essentielle qu'il pourrait y paraître.

On pourrait d'abord rappeler que, s'il a joué un grand rôle dans la constitution de la psychologie du travail, il a commencé à le faire dans le contexte de la formation professionnelle des adultes. Il a écrit des articles et un petit livre à ce sujet. S'il fait partie des inventeurs, après Ombredanne et Faverge, de l'idée selon laquelle il est nécessaire d'analyser le travail avant de concevoir des formations, il est intéressant de souligner qu'il s'est toujours préoccupé au moins autant de l'apprentissage d'une part, en soulignant qu'il est tout aussi nécessaire d'analyser l'apprentissage d'une tâche ou d'un métier ; d'autre part en insistant sur l'importance de disposer de différents modèles en matière de processus et conditions d'apprentissage.

On voit ainsi dans ses textes les plus anciens datant de la fin des années 1950, qu'il se réfère déjà aux travaux les plus récents de son époque pour penser la formation des professionnels.

Ce n'est pas que pour l'anecdote qu'il faut aussi se souvenir qu'il faisait partie du jury de thèse de Pierre Pastré, en 1992 ; ce dernier ayant été, comme beaucoup d'autres un « visiteur » du bureau de Jacques Leplat pour discuter de ses recherches et obtenir de précieux conseils. Les apports de Leplat, notamment en matière de méthodes d'analyse du travail, sont très présents dans les références des chercheurs en didactique professionnelle.

Il a aussi été le directeur de thèse d'Alain Savoyant, presque dix ans plus tôt et il l'a beaucoup encouragé à soutenir et diffuser les travaux de Leontiev, Galpérine et Talyzina. Les recherches de ces deux derniers ayant là encore pour objet la question de l'apprentissage. On trouve chez Savoyant comme chez Leplat, une préoccupation importante pour le travail collectif et son apprentissage.

Pour ma part, j'ai lu et relu attentivement les articles de Jacques Leplat et suis aussi allé discuter avec lui. Il a été un exemple dont j'ai essayé de m'inspirer, sans toutefois l'égaler, principalement sur deux points : le premier est celui de sa capacité à énoncer des choses complexes, profondes, essentielles dans un langage accessible. On ne trouve pas de jargon dans ses textes. Dans le même sens, il se méfiait de ce qu'il appelait « des grands systèmes ». Il se tenait à une position pragmatique, préoccupé « simplement » de la validité de ce qu'il énonçait et des possibilités d'action que ses propositions conceptuelles ou de méthodes pouvaient apporter pour les psychologues, les ergonomes et les formateurs. Le deuxième point tient à la robustesse de ses propositions. Certains ont émis des critiques leur reprochant un manque de subtilité. La lecture de leurs propos permet de constater qu'ils s'égarent le plus souvent dans des arguties, parfois illisibles, et surtout qu'ils relèvent plus de positions idéologiques que scientifiques ou professionnelles. Ce que j'appelle la robustesse de ses propositions n'empêchait pas leur capacité de pouvoir éclairer des phénomènes complexes. Elle m'a toujours servi de « garde-fou » en allant jusqu'au bout des démarches méthodologiques et en n'en écartant aucune sans avoir relu plusieurs fois et repensé plus de fois encore à ce qu'elles signifiaient et impliquaient.

Je n'évoquerai ici que les apports de Leplat sur l'importance de l'analyse de la tâche, que nombre de gens ont fini par écarter plus ou moins complètement sous prétexte de se consacrer à l'analyse de l'activité, bien plus «noble» parce qu'elle concernerait « le sujet ». Cela aboutit à ce que craignait précisément Leplat, à savoir que l'activité d'une personne se réalise en fonction des conditions avec lesquelles il est aux prises. L'analyse de la tâche devait, pour lui, aller très loin. Je l'ai vu critiquer durement des recherches qui oubliaient d'analyser l'organisation générale du travail dans un type d'entreprise donné et se tenaient dans une acception très étroite de ce qu'est une tâche, réduite au périmètre immédiat du travail. De même, la lecture de Leplat permet de ne jamais tomber dans la trop restreinte opposition entre tâche prescrite et tâche effective. Les prescriptions n'étant qu'une toute petite partie de la tâche.

 Je terminerai ce petit mot d'hommage en revenant à son article intitulé «les représentations fonctionnelles». Il y reprend la notion d'image opérative d'Ochanine, une notion centrale et fondatrice pour Pierre Pastré. Ce texte est d'une clarté exceptionnelle. Je l'ai souvent proposé comme texte de base pour aborder la notion de représentation et entrer dans la didactique professionnelle. C'est là que l'on peut saisir au mieux la proximité de la didactique professionnelle et de la psychologie du travail selon Jacques Leplat. Si l'on devait désigner une vingtaine de textes fondateurs de la didactique professionnelle, je pense que plusieurs de ses textes devraient y figurer. 

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Bonjour à tous, 

 

Line Numa-Bocage nous prie de vous annoncer que l'appel à communication pour le colloque international  Enjeux de société et recherches en éducation et formation : mise en débat. Quels cadres théoriques pour quels développements des sujets, des institutions, des territoires ? est prolongé pour permettre une plus large participation, plus d'informations se trouvent sur le site SciencesConf  du colloque 

L’événement a lieu les 13, 14 et 15 juin au Campus Condorcet d’Aubervilliers (France). Il est organisé par les laboratoires Bonheurs, Paragraphe, CIREL, Grhapes en partenariat avec l’association ARDéCO, l’EHESS, le GEEMPA (association brésilienne en éducation), le Lab School Network et l'association RPDP (association scientifique internationale de didactique professionnelle).

 

Trois grandes problématiques sont proposées pour mettre en débat les concepts et cadres théoriques de l'éducation, de la formation et de la transmission de l'expérience dans des espaces formels et informels qui placent l’être humain en son centre. Différents formats de communication sont possibles : recherche empirique, contribution théorique, témoignage de pratiques professionnelles... 
La soumission se fait  directement sur le site sciencesconf du colloque.
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Les trente ans de la didactique professionnelle

En 1992, Pierre Pastré introduisait, avec sa thèse de doctorat, le concept de didactique professionnelle. L'idée selon laquelle il est nécessaire d'analyser le travail pour concevoir des formations n'était pas complètement nouvelle, en particulier chez certains rares psychologues du travail ou ergonomes. La didactique professionnelle s'est inscrite d'emblée dans le champs de la formation professionnelle, répondant à une préoccupation ancienne des formateurs, celle du lien entre le travail et la formation.

Depuis, la didactique professionnelle a fait son chemin. D'autres courants théoriques ont adopté le même principe de base : l'analyse du travail et de l'apprentissage du travail comme préalables à la formation.

La didactique professionnelle a fait évoluer son corpus théorique et méthodologique, elle a aussi étendu le champ des questions et objets auxquels elle a cherché à apporter des réponses.

La journée du 30 janvier a pour but de revenir aux origines et à l'histoire de la didactique professionnelle pour en rappeler les éléments constitutifs, dont certains s'avèrent encore bien pertinents aujourd'hui, pour ouvrir des échanges entre jeunes chercheurs et anciens, pour envisager aussi le futur de la recherche et des pratiques pour la formation. 

Vous pourrez trouver ici la version du programme de cette journée organisée en partenariat avec l'AFPA ( association pour la formation des adultes).  Nous vous remercions de vous inscrire en utilisant le formulaire ci joint dans la page. Cette journée est gratuite pour les adhérents 2022 et 2023 de RPDP, pour les non membres nous avons fixé un tarif de 60 euros. 

Nous avons prévu plusieurs temps conviviaux pour nous retrouver. Au plaisir de vous rencontrer, vous revoir  !

Cordialement

Patrick Mayen, Lucie Petit, Otilia Holgado, Grégory Munoz, Philippe Inowlocki

 Programme_journée scientifique_30 ans DP_Vdef.pdf

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Adhérer à RPDP en 2022

 

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Pour nous faire parvenir ce-s document-s, la solution la plus simple est de le-s scanner et d'envoyer par courriel à  contact@didactiqueprofessionnelle.org

Les justificatifs de demi-tarif ou tarif étudiant peuvent être aussi envoyés par la poste comme photocopie adressée avec l'adresse complète libellée ainsi 

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Monsieur Grégory MUNOZ
130, rue de la Libération
44230 Saint-Sébastien-sur-Loire
FRANCE

 


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Marie Nelly BROCHARD

15, Impasse Bartholdi

85 000 La Roche-sur-Yon
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 L'association recherches et pratiques en didactique professionnelle a la douleur d'annoncer le décès de Gérard Vergnaud, professeur émérite au CNRS de Paris.

RPDP souhaite en tout premier lieu présenter ses condoléances à sa famille et à ses proches. Nous rendrons un hommage à l'homme et à son oeuvre prochainement lors de l'une de nos initiatives.


Gérard Vergnaud, à la source de la didactique professionnelle

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Bien sûr, la didactique professionnelle est la création de Pierre Pastré, mais l’influence de Gérard Vergnaud et son rôle dans l’installation et le développement de celle-ci dans le paysage scientifique et professionnel est considérable, et le terme n’est pas excessif. A partir de la fin des années 1980, il étend son champ d’intérêt, ses recherches et ses écrits au vaste domaine de la formation des adultes, de la formation et de l’enseignement professionnel.

Comme le montre la diversité des domaines et thèmes des thèses qu’il a encadrées, Gérard Vergnaud était curieux de tout et percevait rapidement l’intérêt des problématiques proposées par ses candidats doctorants : intérêt scientifique et intérêt pragmatique, éducatif et professionnel, associés. Ce faisant, c’était à chaque fois l’édifice théorique qu’il avait constitué qu’il remettait à l’épreuve, sans crainte. Il avait rappelé à quelques reprises qu’il avait élaboré sa théorie des schèmes et des champs conceptuels pour répondre à des questions et problèmes d’apprentissage des mathématiques, affirmant ainsi une position pragmatiste qui n’était pas, dans les années 1980, soutenue par tout le courant actuel d’intérêt pour Dewey, James ou Peirce. Gérard Vergnaud citait souvent la phrase de Dewey : rien n’est plus pratique qu’une bonne théorie. Il s’est avéré que la théorie qu’il proposait pouvait être pratique pour explorer et comprendre, puis trouver des solutions à des questions et problèmes d’apprentissage et de formation professionnelle. C’est ce qui explique qu’il ait pu attirer à peu près une vingtaine de doctorants intéressés par ces sujets, intéresser les milieux professionnels des entreprises (sa place dans les débats sur la notion de compétences dans les années 1990), et le milieu de la formation des adultes. Sa production écrite et orale atteste de cet élargissement durable de ses activités jusqu’à aujourd’hui.

A la fin des années 1980, avec Vincent Merle et Jacques Leplat, il est responsable scientifique d’un programme de recherche initié par le Ministère de la Recherche et de l’Espace, intitulé : formation et apprentissage des adultes peu qualifiés (Ginsbourger, Merle & Vergnaud, 1992)[1]. L’enjeu y est de trouver les moyens de faire face aux mutations du travail et à un des problèmes qu’elles entraînent : « la reconversion d’adultes de faible niveau scolaire, ayant tenu durablement des emplois routiniers et sclérosants classés au bas de l’échelle des emplois » (Ginsbourger, p. 13). On peut dater de cette époque l’entrée de Vergnaud dans des problématiques de formation des adultes et de formation professionnelle, et l’intérêt du monde de la formation pour Gérard Vergnaud. Pierre Pastré est un des membres de ce petit groupe de chercheurs et c’est dans ce cadre qu’il conduit ses deux recherches inaugurales de la didactique professionnelle, celle qu’il consacre au travail des confectionneuses de cigarettes, à la Seita, et celle qui porte sur la conduite de presses à injecter, qui forme aussi le « terrain » de sa thèse encadrée par Gérard Vergnaud et soutenue en 1992 : essai pour introduire le concept de didactique professionnelle. Dans ce groupe de travail, figure aussi une équipe dont fait partie un autre doctorant de Gérard Vergnaud, Gérard-Jean Montcler et qui travaille sur la capacité à « se situer » d’adultes sans qualification. On peut dire que Gérard Vergnaud est à la fois l’encadrant et l’inspirateur mais qu’il est aussi entraîné dans cette direction et cet élargissement de ses intérêts par ses doctorants et fréquentations d’un nouveau domaine de l’éducation. Dans ces mêmes années, un groupe de recherche réunit didacticiens des mathématiques et didacticiens « professionnels » parmi lesquels Janine Rogalski, Renan Samurçay dont font évidemment partie Gérard Vergnaud et Pierre Pastré. Plus tard, Ils contribuent à fonder un club CRIN (clubs recherche-industrie) qui regroupe acteurs des entreprises et chercheurs, autour de la question des compétences. Plusieurs recherches en didactique professionnelle sont issues de ce groupe. Alain Savoyant, Sylvie Canes-Martin, Patrick Mayen, y participent.

Sur le plan théorique, Ces chercheurs éprouvent le cadre de référence élaboré par Gérard Vergnaud, et en montrent la pertinence. Mais ce dernier propose aussi une manière très originale de penser la notion de compétence, de manière développementale.

Un certain nombre de principes fondateurs de la didactique professionnelle sont présents dans l’œuvre de Gérard Vergnaud qui en a été l’inspirateur, citons-en quelques-uns sans prétention d’exhaustivité :

  • L’action est organisée, au niveau cognitif et affectif
  • Au cœur de l’action (et de la formation), la conceptualisation
  • Une grande partie de nos connaissances sont des compétences
  • Le développement cognitif peut se poursuivre tout au long de la vie
  • Il est nécessaire d’analyser l’activité en situation et notamment l’activité d’apprentissage pour concevoir les modalités de formation
  • L’activité en situation est l’unité de base de l’analyse et c’est aussi l’unité de base de la formation
  • L’apprentissage et la formation sont des processus sociaux et le rôle du « formateur » (enseignant, tuteur, autrui…) est décisif
  • L’expérience joue un rôle décisif dans la maîtrise des situations…

 

[1] Ginsbourger, F., Merle, V., Vergnaud, G. (coord.) 1992. Formation et apprentissage des adultes peu qualifiés. (p 153-184). Paris : La documentation française.

Paris le 08 juin 2021
Le Bureau de l'association

 

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Bonsoir à tous nos membres et amis,
L'association recherches et pratiques en didactique professionnelle a la douleur d'annoncer le décès de Gérard Vergnaud, professeur émérite au CNRS de Paris, d'abord homme engagé dans l'amélioration des méthodes d'enseignement des mathématiques aux enfants, puis compagnon de route de la Didactique Professionnelle pour la formation des adultes, ses travaux sur la théorie des champs conceptuels ont orienté de manière majeure l'approche de la Didactique Professionnelle.
 
Gérard Vergnaud était âgé de 88 ans. RPDP souhaite en tout premier lieu présenter ses condoléances à sa famille et à ses proches. Nous rendrons un hommage à l'homme et à son oeuvre prochainement lors de l'une de nos initiatives.
 
Paris le 06 juin 2021
Le Bureau de l'association
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L'apprentissage explose, les "contrats pro" s'effondrent

Alors qu'entre 2019 et 2020, le nombre de contrats d'apprentissage s'est accru de 40%, celui des contrats de professionnalisation a chuté de 48,6%. Pour bénéficier d'un financement plus favorable et poussés par la dynamique générale, des organismes de formation se sont convertis à l'apprentissage, abandonnant leurs "contrats pro". 

https://www.banquedesterritoires.fr/lapprentissage-explose-les-contrats-pro-seffondrent?

 
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Grande Annonce Save the Date !

 

Save the Date


RPDP est fière d'annoncer que le prochain colloque international de Didactique Professionnelle sera accueilli par la Haute Ecole de Travail Social et de Santé à Lausanne en Suisse.

6e colloque international de Didactique professionnelle

Du 15 juin au 17 juin 2022
A la Haute école de travail social et de la santé Lausanne

Organisé en partenariat avec l’Association Recherche et Pratiques en Didactique Professionnelle (RPDP) et avec l’Université de Genève.

 

Entre travail et formation : regards croisés sur les questions actuelles de la formation professionnelle

Le colloque a pour ambition de rendre hommage aux pionniers de la didactique professionnelle à l’occasion du 30e anniversaire de sa création, de questionner les interfaces de la didactique professionnelle avec d’autres approches, d’apporter de la visibilité aux réalités locales de la formation professionnelle et de favoriser la présence et les contributions des professionnel·l·e·s engagé·e·s dans les divers environnements de la formation.

Après Dijon (2009), Nantes (2012), Caen (2014), Lille (2017) et Montréal (2019), le 6e colloque international de l’association Recherche et Pratiques en Didactique Professionnelle (RPDP) sera hébergé par la Haute école de travail social et de la santé Lausanne (HETSL).

lus d'information

Appel à communication

Un appel à communications sera lancé en avril 2021

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L'association RPDP est ravie de diffuser l'invitation des étudiants du Master Sciences de l'Éducation et de la Formation de l'université de Nantes. 

La journée d'étude en ligne sous la forme de webinaires aura pour thématique cette année les actions au service du développement professionnel et du maintien de la santé au travail.

Date Le 6 Avril 2021 de 9h à 17h

En visio-conférence sur Zoom Pré-inscription sur https://www.zoutch.com/unx356c2c1ru3hh

Organisé par les étudiants de Master 2 en Sciences de l’Éducation et de la Formation à l'Université de Nantes, parcours Didactique Professionnelle (DP) et Politique d'Éducation et de Formation (PEF).

Ce webinaire s'adresse aux professionnels du milieu de la Formation, aux entreprises, aux étudiants, à toutes les personnes intéressées par les questions de la formation et l'éducation.

Programme complet en pdf ici

Le programme se déroule autour de quatre ateliers et d'une plénière.

  • Le collectif et la formation
  • Les usages du numérique dans l'éducation et la formation
  • Les enjeux de la formation dans le secteur de la santé
  • Entre formationet réalité de terrain des enseignants

 Patrick Mayen, Professeur émérite en sciences de l'éducation et de la formation à Agrosup Dijon, président de RPDP fera une intervention sur le thème :

  • Les évolutions de la didactique professionnelle. La formation en situation de travail et ses nouveaux chantiers
    (14h45-15h45)

 

Contact : webinaire.dppef@univ-nantes.fr

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Vous trouverez dans ces liens une version "à chaud" des communications individuelles et dans le cadre des symposiums. Nous avons sollicité des versions pour publication sur laquelle nous travaillons. les liens permettent d'accéder directement à la bonne page dans le fichier pdf qui est d'ailleurs téléchargeable pour une consultation hors ligne.

Sommaire des communications individuelles - textes complets

Sommaire des communications
des symposiums-textes complets

com individuelle symposium

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relance pour le colloque RPDP

L’association Recherches et pratiques en didactique professionnelle et la Faculté d’éducation de l’Université de Sherbrooke, en collaboration avec l'UQAM, l'UQAR, l'UQAC et l'UQAT, 
 
souhaitent vous rappeler la tenue du 5e colloque de didactique professionnelle à Montréal, 23 - 25 octobre 2019.
 
Toutes les informations nécessaires sont disponibles sur le site internet de l’événement https://www.fourwav.es/rpdp2019
 

Il est encore temps de proposer une communication ou un symposium et sous la forme d'un simple résumé : date limite le 14 avril 2019.
Pour nous contacter : info-rpdp2019@usherbrooke.ca
 

Au plaisir de vous avoir parmi nous en octobre,
 
 
Le comité d’organisation

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Les Editions Raison et Passions nous prient d'annoncer :« Des humains & des machines. Hommage aux travaux d’une exploratrice ».

Ce livre réunit 40 chercheurs et chercheuses de disciplines diverses en hommage aux travaux pionniers de Monique Linard.

Il a été coordonné par Brigitte Albero, Stéphane Simonian et Jérôme Eneau.

4487315561?profile=original"Certaines personnalités ont la capacité d’inspirer le travail des autres. C’est le cas de Monique Linard dont les travaux pionniers ont constitué des appuis pour plusieurs générations d’enseignants-chercheurs en sciences humaines et sociales. Cet ouvrage rend hommage à son parcours libre et curieux qui a exploré avec constance plusieurs aspects fondamentaux des relations entre l’action humaine en général, l’apprentissage en particulier, et les technologies à forte composante cognitive, emblématiques des cinq dernières décennies."
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Une conduite intelligente, qu’est-ce que c’est ? Relecture de l’ergonome Maurice de Montmollin.

 

Dans son article de 1992, cité, dans le texte précédent, Pierre Pastré utilise l’expression de « conduite intelligente ». On retrouve cette expression en ergonomie et en psychologie du travail, disciplines qui sont une des sources d’inspiration et des cadres de références de la didactique professionnelle.

Revenons à un texte important qui est le livre de l’ergonome Maurice de Montmollin, contemporain de la période de création de la didactique professionnelle, intitulé : « L’intelligence de la tâche »[1]. Maurice de Montmollin s’est intéressé à la formation, comme les psychologues du travail, Jacques Leplat et Annie Weill-Fassina, ou, plus avant encore, Faverge et Ombredane, qui ont inauguré la tradition de l’ergonomie dite de langue française, et ont développé l’idée selon laquelle l’analyse du travail et l’intérêt porté à l’activité des travailleurs sont indispensables à l’intervention ergonomique et à la conception de la formation. L’un de ses ouvrages, précédant L’intelligence de la tâche est consacré à l’analyse du travail pour la formation[2]. Il figure donc parmi les précurseurs de la didactique professionnelle.

Dans son livre ; publié en 1986, l’expression « l’intelligence de la tâche » est convoquée, dans un contexte de transformation du travail, en rupture avec le cadre de l’organisation taylorienne du travail et des évolutions technologiques. C’est donc bien, dans une première approche, la tâche, qui est qualifiée d’intelligente et c’est parce qu’elle est intelligente, qu’elle requiert de la part des opérateurs (ceux qui travaillent, dans le vocabulaire de l’ergonomie) des conduites intelligentes. De Montmollin prend la précaution de souligner que l’intelligence de la tâche n’apparaît pas avec les systèmes, les machines et l’informatique des années 1980 : « Ce n’est pas qu’hier le travail n’exigeât aucune intelligence, et que tout ouvrier fut nécessairement muni de gros bras et d’une petite tête. Chacun sait que toute tâche, fut-elle classée « manuelle », exige de l’intelligence. Mais à l’évidence les nouvelles technologies ont transformé la nature des composantes mentales de toutes les tâches. » (P.8) Il précise un peu plus loin ce qui, pour lui, et l’ergonomie, est alors en jeu, lorsque le travail « comporte une composante intellectuelle prédominante » en raison des « progrès des nouvelles technologies » : « Plus précisément, parce que les problèmes soulevés par ces progrès sont trop souvent sous-estimés ou mal résolus. Problèmes mal résolus, par exemple dans le nucléaire, où les incidents mineurs sont fréquents, et où l’on craint toujours un accident comme celui de Three Mile Island, que l’association de l’intelligence des ordinateurs avec celle des opérateurs ne suffit pas à éviter. Problèmes sous-estimés, très souvent, en ce qui concerne la conduite et la surveillance d’innombrables dispositifs plus ou moins automatisés. (…) Problèmes enfin des répercussions des nouvelles tâches sur les travailleurs eux-mêmes, soit qu’on parle de fatigue et de charge mentale, soit qu’on parle de compétence insuffisante, et de la conscience de cette insuffisance. » (P.9) La fin de ce passage porte sur la compétence, et est significative de l’intérêt de Montmollin pour cette question.

Plus globalement, ce sont les aspects « mentaux » ou « intellectuels » du travail qui intéressent De Montmollin, dans son livre et les défis que l’intelligence du travail pose à l’analyse du travail pour l’ergonome et le formateur.

Dès l’introduction, De Montmollin apporte des éléments de définition de ce qu’est l’intelligence de la tâche, et on peut constater qu’elle est fondée sur deux caractéristiques associées : « les tâches complexes » et « les problèmes à résoudre ». On trouve ainsi une grande proximité entre Pastré et De Montmollin. Avec humour, il intitule l’un de ses paragraphes : « la complexité des tâches complexes et des conduites complexes. » (p IV).

Il précise aussi ce que sont les caractéristiques des tâches complexes, dont nous ne présenterons pas ici le détail, mais les principaux traits : multiplicité des variables, évolution des variables, interconnexion et articulation des variables, simultanéité des tâches, interaction du système avec l’opérateur, (qui, par son action, peut modifier les évolutions des variables du système), caractère aléatoire et surprenant des événements, symbolique, durée et hystérésis des actions (lorsque les phénomènes peuvent évoluer lentement et souterrainement), pluralité des opérateurs.

Ces caractéristiques ne s’appliquent certainement pas seulement aux situations de travail touchées par l’évolution des technologies, même à l’époque où De Montmollin écrit son livre. Elles nous sont, en tous les cas, très utiles, car elles constituent des catégories d’observation et d’analyse du travail, de tout travail, en particulier du point de vue des compétences et de la formation. En effet, dans une perspective d’analyse didactique professionnelle, chacune des caractéristiques proposées par De Montmollin, est une caractéristique critique, du point de vue des exigences « intellectuelles » pour reprendre ses termes, et par conséquent, de la compétence de ceux qui travaillent avec ces caractéristiques, et, donc, in fine, constituent des caractéristiques critiques pour la formation. Une partie de ces caractéristiques seront reprises dans les travaux de l’ergonomie cognitive et notamment pour définir les situations à environnements dynamiques.

Aux tâches complexes, répondent « les conduites complexes ». On peut s’amuser un peu avec l’expression employée par De Montmollin en se disant que certaines conduites complexes ne répondent pas nécessairement à la complexité et pourraient même accroître encore la complexité de la tâche et en réduire les possibilités de résolution. Dans la vie et dans le travail, on peut même observer des conduites complexes pour des situations simples qui ne produisent généralement rien de bon. Mais revenons à De Montmollin et à ce qu’il entend par conduites complexes qu’il définit ainsi : détection et discrimination des informations, décodage et codage, planification des actions et donc anticipation, prises de décision dans l’incertitude, travail en temps partagé dû à la simultanéité des tâches, résolution de problème, diagnostic par lesquels il s’agit de comprendre une situation plutôt que d’appliquer une procédure, de poser le problème avant de le résoudre. (p.VI). De Montmollin parle enfin « de l’impossible compétence, c’est ainsi qu’on pourrait baptiser l’objectif aujourd’hui assigné aux opérateurs confrontés aux tâches complexes. Il leur est demandé d’être tout à la fois les exécutants très scrupuleux des procédures officielles, souvent nombreuses, et contradictoirement, d’être capables de diagnostics pertinents et de procédures alors par eux-mêmes inventées. Il s’agit d’heuristiques, non seulement d’algorithmes. » (pVII).

Bien qu’il revienne plus loin sur l’importance de la résolution de problème comme tâche et comme activité, la liste qu’il propose ici, de ce qui correspond à conduite intelligente ne s’y réduit pas, et cela nous intéresse. C’est l’ensemble de ces activités intelligentes qui supposent donc une attention dans l’analyse du travail et dans la conception et la conduite de la formation. Même si la résolution de problèmes est, comme le souligne Pastré, en même temps une forme d’action à développer par la formation et un moyen didactique pour le faire, d’autres formes d’activité sont en jeu dans le développement de l’intelligence professionnelle et dans celui de l’intelligence tout court.

De Montmollin adopte une définition de Maurice Reuchlin des « conduites intelligentes » : « les conduites peuvent être aujourd’hui définies comme un ensemble d’actes (…) caractérisés par l’organisation que leur impose la fin poursuivie, consciemment ou non, rationnellement ou non, par l’organisme. » (p.22). De Montmollin utilise aussi les termes de « composantes intelligentes de l’activité ou les activités intelligentes, de l’opérateur, les procédures et les méthodes mises en œuvre lorsqu’il s’efforce d’accomplir une tâche. » (p.63)

Il précise enfin plusieurs points essentiels, à propos de la résolution de problèmes. Tout d’abord, il écrit « … à vrai dire toute tâche présente à l’opérateur des « problèmes » à résoudre, y compris celles qui apparaissent les plus routinières, dans la mesure où aucune tâche n’est jamais exactement identique à elle-même dans le temps, ce qui oblige l’opérateur - lui-même d’ailleurs en évolution – à s’adapter en permanence à une situation toujours plus ou moins un peu nouvelle. » (p.73) Il poursuit en écrivant que : « Il convient d’être ici un peu plus restrictif dans la définition des conduites de résolution de problème, afin d’éviter que ces conduites ne finissent par correspondre à n’importe quelle tâche, ce qui interdirait de les analyser efficacement. »

Enfin, il en vient au cœur de la question de l’intelligence professionnelle : « Commençons par une apparente évidence : il y a résolution de problème lorsqu’il y a problème à résoudre. Autrement dit, (ce qui est moins évident) lorsque l’opérateur ne connait pas parfaitement, au début de son travail, les procédures pour parvenir à la résolution de son problème (…) qui implique donc une certaine invention de la part de l’opérateur qui doit se créer son propre chemin pour atteindre le but fixé. » (p.74).

De Montmollin dont le livre est contemporain des débuts de la didactique professionnelle, apporte ici un certain nombre d’éclairages sur ce qui peut être entendu comme l’intelligence professionnelle. Dans l’idée de créer son propre chemin pour atteindre le but fixé, s’exprime l’enjeu de développement de la formation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

[1] De Montmollin, M. 1986. L’intelligence de la tâche. Berne ; Peter Lang.

[2] De Montmollin, M. 1974. L’analyse du travail, préalable à la formation. Paris ; Armand Colin.

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La question de l’intelligence en didactique professionnelle[1] (épisode 1)

 

La notion d’intelligence en didactique professionnelle, une notion peu mobilisée en tant que telle mais un enjeu de la didactique professionnelle ; retour sur quelques textes de Pierre Pastré.

 

La notion d’intelligence n’est pas une notion qui appartient, en tant que telle, aux notions principales qui forment le noyau de la didactique professionnelle. L’analyse thématique effectuée par El Mostafa Haboub, en 2005 d’un corpus de textes en didactique professionnelle[2] ne fait pas apparaître sa présence dans le corpus des dix principaux concepts utilisés par la didactique professionnelle.

Elle apparaît cependant dans l’ouvrage intitulé La didactique professionnelle[3]. Pierre Pastré en parle dès l’introduction : « Tout dans le travail n’est pas source de développement, assurément. Mais tout ce qui favorise l’intelligence au travail favorise le développement. » (p.1). D’emblée, donc, l’intelligence suscitée et stimulée, par un environnement professionnel favorable à l’expression de l’intelligence est considérée comme source et condition de développement. Développement dont on peut dire qu’il est, lui, une notion fondatrice de la didactique professionnelle.

Pourtant, dès l’introduction de ce livre paru en 2011, Pierre Pastré, en revenant sur le contexte de l’époque de la parution du livre et sur le contexte de la création de la didactique professionnelle, environ 20 ans plus tôt, évoque une prise de conscience : « Le développement au travail, écrit-il, est toujours ma préoccupation et mon combat. Mais j’ai peu à peu pris conscience, au vu de la situation sociale actuelle, que la promotion de l’intelligence au travail était aussi source d’incertitude et d’inquiétude : plus se développe l’intelligence au travail et plus se développe aussi la fragilité au travail. » (P.2). Pierre Pastré voit ainsi, dans la promotion de la professionnalisation et de l’intelligence au travail, un risque de fragilisation des personnes au travail.

La promotion et la mobilisation de l’intelligence au travail peuvent ainsi avoir deux significations et, en quelque sorte, deux destins : celui de reconnaissance et de source de développement, ou bien celui d’une pression et d’une sollicitation accrue de ce qu’un professionnel doit mobiliser pour faire son travail, qu’il soit salarié ou indépendant.

On retrouve la notion d’intelligence dans un texte plus ancien, en fait le premier article publié de Pierre Pastré sur la didactique professionnelle, dans le numéro 111 de la revue Education Permanente, intitulé : approches didactiques en formation d’adultes.[4] Cet article, qui présente à la fois une des deux recherches inaugurales de la didactique professionnelle et ce qu’est la didactique professionnelle, aborde d’abord le contexte. Le premier élément de contexte est celui d’une forte remise en question du taylorisme fordisme, de l’importance de la qualité, et d’une évolution du travail qui transformerait la nature « des compétences requises par les travailleurs » et provoquerait l’exclusion des travailleurs sans qualification.

Deuxième élément de contexte, celui d’un intérêt marqué de la formation des adultes, dans ces années-là, pour les méthodes dites « d’éducabilité cognitive », dont une partie vise à aider à la « remédiation cognitive » des adultes peu qualifiés. Il s’agit de les aider à développer des compétences cognitives générales, de raisonnement, de logique.

« La visée de la didactique professionnelle, écrit Pastré, est très proche de celle de l’éducabilité cognitive[5]à cette différence près que la didactique professionnelle s’efforce de partir de situations fortement contextualisées, comme les situations de travail. Ce qui a l’avantage de « préserver le sens. » (P. 34).

« La didactique professionnelle est une démarche qui consiste à puiser dans le stock des situations-problèmes qu’on peut trouver dans les ateliers, les bureaux, et en général, dans toutes les activités de travail, où des gens sont confrontés (quelquefois, pas toujours) à des problèmes qui ne demandent pas seulement pour être résolus, l’application d’une procédure bien connue, mais supposent une conduite « intelligente » au sens habituel qu’on donne à ce terme. Cela requiert des compétences. » (P.34). 

Il conclut en écrivant que « le but est donc le développement de compétences générales à partir du traitement de situations professionnelles. Il ne s’agit pas de développer la spécialisation technique des opérateurs, mais bien d’utiliser les situations de résolution de problèmes qu’ils rencontrent dans leur activité de travail pour leur permettre de développer ou de restructurer leurs compétences générales. » (p.34).

La notion d’intelligence n’est donc pas définie, mais Pastré l’évoque pour qualifier une conduite requise par le travail quand il contient des problèmes à résoudre. La conduite intelligente se présente comme opposée à l’application de procédure et elle requiert des compétences. C’est le développement des compétences, qualifiées de générales, qui est visé. Il faut retenir aussi les notions de résolution de problème et de situations de résolution de problèmes, pour cerner ce que pourrait être la conception de l’intelligence en didactique professionnelle : le développement cognitif, c’est développer les capacités à résoudre des problèmes. « Tout d’abord, écrit Pastré (p.48), le développement cognitif, chez les adultes, est un fait qu’on peut constater, ou plus exactement inférer des comportements des sujets, quand la formation peut être suivie longitudinalement sur une assez longue période. Dans ce cas, le résultat des apprentissages n’est pas réductible à une accumulation de connaissances et de savoir-faire, ou à l’acquisition de compétences très spécifiques (spécialisation professionnelle) mais porte également sur des modes de pensée, de raisonnement, d’analyse. »

Enfin, il écrit : « Le problème, pour les psychologues qui font du développement cognitif une hypothèse centrale, est désormais de penser celui-ci sans le recours à une structure d’ensemble. Une remarque de Bideaud (1988)[6] est éclairante : « on peut considérer avec Oléron (1972)[7] que l’intelligence est avant tout une machine à fabriquer des modèles, et que ces modèles ne sont pas autre chose que les systèmes de représentation qui se substituent à la réalité perçue. C’est finalement l’étude de l’évolution de ces modèles au cours du développement pour un même domaine notionnel qui est la voie à suivre. »

Il semble que dans cet article originel de la didactique professionnelle, Pierre Pastré donne les moyens de comprendre ce que peut être l’intelligence professionnelle, pour la didactique professionnelle, et, plus largement pour la formation professionnelle et la formation des adultes. Machine à fabriquer des modèles, pour résoudre des problèmes, constituée de modes de pensée, de raisonnement, d’analyse, de connaissances et de savoir-faire. Il met en évidence un triple enjeu : celui du développement de l’intelligence professionnelle, celui des conditions du travail qui favorise le développement de celle-ci. Enfin, comme il l’évoque dans l’introduction de son livre, il souligne le risque des discours et modes d’organisation qui promeuvent l’intelligence du travail sans donner les moyens de son développement et les cadres protecteurs de sa mobilisation.

 

 

 

 

[1] Texte rédigé à l’occasion de la préparation du V° colloque de didactique professionnelle intitulé former et développer l’intelligence professionnelle. Université de sherbrooke, Longueuil. Québec en octobre 2019.

[2] Haboub, E. La didactique professionnelle et la didactique des savoirs professionnels dans la documentation scientifique francophone. Mémoire de maîtrise, Université de Sherbrooke.

[3] Pastré, P. 2011. La didactique professionnelle. PUF.

[4] Pastré, P. 1992. Requalification des ouvriers spécialisés et didactique professionnelle. Education Permanente, 111, 33-54.

[5] Voir le numéro d’Education permanente, 88-89, 1987.  Apprendre peut-il s’apprendre ?

[6] Bideaud, J. 1988. Logique et bricolage chez l’enfant. PUF.

[7] Oléron, P. 1972.

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Logo_Observatoiredescadres_header1.jpg?profile=RESIZE_710xL'observatoire des cadres et du management a organisé le jeudi 24 janvier 2019 un séminaire de retour d'expérience sur le programme FEST ( Formation en situation de travail) . Un article de Anne Lise Ulmann sur la plateforme EPALE sur le sujet avait été diffusé ici. 

Dans son introduction Anne-Lise Ulmann cite Patrick Mayen ( Président de RPDP ) à propos en particulier des situations de travail qui possèdent ou ne possèdent pas de "forts potentiels d'apprentissage". Patrick Mayen soulignait également l'importance des changements réglementaires pour la conception de formations à ce sujet lors de ses voeux aux adhérents de 2018.

"Toutes les situations de travail ne sont pas, ou difficilement, transformables en situation « apprenantes ». Aujourd’hui, après une phase d’expérimentation, les AFEST (Actions de Formation En Situation de Travail) passent à l’échelle, avec un cadre réglementaire qui a évolué avec la loi de septembre 2018 sur la liberté de choisir son avenir professionnel. 2019 sera l’année du déploiement. Cela questionne la capacité de l’encadrement à porter concrètement le rôle que l’on souhaite lui faire jouer. Dans quelle mesure et à quelles conditions peut-il répondre ? Sur quels appuis peut-il compter ? #TravailFormateur

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Une vidéo chapitrée est proposée, il suffit de cliquer sur les titres du programme du séminaire sur cette page pour lancer la vidéo et y accéder directement.

http://www.observatoiredescadres.fr/video-revivez-le-seminaire-se-former-en-situation-de-travail/

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