Thème 5 : Dimensions individuelles et collectives
des apprentissages
L. Numa-Bocage & C. Vidal-Gomel
Au cours du 1er colloque de didactique professionnelle, les dimensions collectives de l’activité avaient été abordées sous l’angle de l’expérience. Nous proposons ici de nous intéresser aux aspects collectifs des apprentissages, qu’il s’agisse :
— des apports « des autres » dans l’apprentissage et le développement du sujet (tutelle et médiation, aussi bien l’enseignement que la formation professionnelle initiale et continue, apprentissage collaboratif, apports du collectif de travail, acquisition du genre professionnel, etc.) ;
— des organisations et structuration de la formation et l’apprentissage dans des activités collectives ;
— des articulations entre les lieux professionnels et les lieus académiques de formation (formes d’alternance, de tutorat, etc).
L’idée que les « autres » sujets puissent constituer ou non des ressources pour l’apprentissage et le développement recouvre un ensemble de questions. On peut se demander, par exemple, à quelles conditions les « autres » facilitent ou font obstacles aux apprentissages : qu’est-ce qu’une activité de médiation ou de tutelle (par un formateur, un enseignant, les pairs) « efficace » ? A quelles conditions ? Comment se constitue une situation d’apprentissage collaboratif ? Qu’apprend-on dans ce type de situations ? À quelles conditions ? Quels sont les apports du collectif de travail pour l’apprentissage, par exemple, au moment de l’insertion professionnelle ? Au sein de ce collectif, certains opérateurs sont-ils chargés implicitement ou explicitement de la « transmission » entre anciens et nouveaux ? Que se passe-t-il dans cette relation ? Est-elle favorisée par les conditions de travail ou les conditions de la formation ? ou bien font-elles obstacle ?
Concernant la formation aux activités collectives, on peut en premier lieu s’interroger, en premier lieu, sur le périmètre de telles formations : que recouvrent-elles ? Si on considère qu’il s’agit de former pour mieux coopérer en vue de l’atteinte d’un but sensé être commun, comment forme-t-on ? Ou alors se forme-t-on par la coopération ? Plus précisément quels types de situations, de dispositifs concevoir et mettre en oeuvre pour faciliter les acquisitions ? Comment les formateurs interviennent-ils au cours de ce type de formation ? Visent-ils réellement des dimensions collectives de l’activité ? À quoi forment-ils ?
De nombreuses formations professionnelles se tournent vers l’alternance en vue de favoriser l’acquisition des connaissances et le développement des compétences. Des formations initiales très académiques, tendent à se professionnaliser en instituant des périodes d’activités dans les lieux effectifs d’activités professionnelles. Comment dans ces situations d’alternance s’organisent, se négocient, se réalisent les apprentissages ? Quelles compétences sont prises en compte ? Comment les collectifs s’organisent-ils pour réaliser ces apprentissages ? Comment le collectif que constituent les professionnels interagit-il avec les attentes académiques de qualification et de certification ?
Version courte :
Au cours du 1er colloque de didactique professionnelle, les dimensions collectives de l’activité avaient été abordées sous l’angle de l’expérience. Nous proposons ici de nous intéresser aux aspects collectifs des apprentissages, qu’il s’agisse :
— des apports « des autres » dans l’apprentissage et le développement du sujet (tutelle et médiation, aussi bien l’enseignement que la formation professionnelle initiale et continue, apprentissage collaboratif, apports du collectif de travail, acquisition du genre professionnel, etc.) ;
— de la formation et l’apprentissage à propos des activités collectives ;
— de l’alternance dans la formation des adultes.