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Des travaux en didactique professionnelle, en ergonomie ou en psychologie du travail tournent autour des rapports entre recherche et intervention. En nous cantonnant au champ de la formation professionnelle, nous constatons que l’analyse des situations de travail peut se mettre au service d’objectifs divers, comme par exemple la conception de dispositifs de formation, la validation des acquis de l’expérience, la gestion des parcours professionnels, etc. Les visées de l’intervention et des recherches-action peuvent ainsi être multiples et intégrer différents types d’enjeux. Il serait utile d’identifier et de caractériser comment sont analysées et reformulées les demandes auxquelles nous répondons, en fonction de quels critères et ce que sont les différentes formes de collaboration qu’elles peuvent susciter entre chercheur et/ou consultant et acteurs de terrain. Par ailleurs, les contextes de travail, les référentiels et les prescriptions exercent sur les professionnels et leur activité une pression voire une oppression dont doivent tenir compte le chercheur et/ou le consultant dans la mesure où ils constituent un cadre « prédéfini de guidance et de norme transcendante » (Prot, 2014). Les communications s’inscrivant dans cette thématique peuvent ainsi concerner, de façon non exclusive, l’un des aspects indiqués ci-dessous :

La question de la commande et des finalités de l’intervention

La demande d’intervention peut émaner de l’institution ou d’un groupe de professionnels, pour le diagnostic et l’optimisation du fonctionnement d’une équipe, d’un service et plus généralement du travail, au service :

-       d’un meilleur dialogue entre différentes catégories de professionnels,

-       de la santé et de la sécurité au travail et en formation,

-       du fonctionnement d’un collectif de professionnels,

-       de la capitalisation des connaissances informelles inscrites au cœur des situations de travail,

-       de la conception d’une formation adaptée au fonctionnement d’un collectif,

-       de la mutualisation et de la transmission des savoirs d’expérience.

Quelles formes d’engagement réciproque pour quels objectifs ? Comment le chercheur et/ou le consultant gèrent-ils la tension entre répondre à la commande institutionnelle et les besoins des professionnels eux-mêmes, ou entre la conception du travail par les managers et la réalité du travail vécu par les opérateurs, notamment en vue de permettre de développer leur pouvoir d’agir ou celui de leur communauté professionnelle ?

En fonction de qui passe commande, comment donc se négocie cette tension ? Comment répondre aux besoins exprimés par les professionnels s’ils ne correspondent pas ou que peu à la commande institutionnelle ? S’agit-il de renoncer à honorer la commande ? S’agit-il d’en redéfinir les contours et les objectifs ? S’agit-il d’opérer sous des formes plus clandestines ? Comment parvenir à construire une problématique d’intervention commune à laquelle adhèrent professionnels et chercheur ou consultant ?

La question des différentes formes d’échanges entre chercheurs, consultants et opérateurs

Les principales sources d’insatisfaction des opérateurs à l’égard des connaissances produites par la recherche sont liées à leur caractère général et théorique, à l’absence d’interactivité entre les chercheurs et les utilisateurs dans le processus de production des connaissances et à leur caractère peu ou pas utilisable sur le terrain pour résoudre des problèmes concrets au sein des organisations. Pour répondre à ce problème, de nouvelles approches voient le jour, fondées davantage sur l’interaction entre le chercheur et les acteurs de terrain et sur l’émergence progressive de l’objet de recherche à travers une négociation, un processus transactionnel entre eux. Nous pensons par exemple à la « recherche-action », la « recherche-intervention », la « recherche collaborative », la « communauté apprenante ». Ce colloque peut constituer une occasion d’en définir les contours, les proximités et/ou différences et les modes d’engagements réciproques suscités ou non entre eux.

La question des méthodes 

L’intervention en milieu de travail pour un chercheur ou un consultant se caractérise aussi par la mobilisation de différentes méthodes pour mieux comprendre une ou plusieurs dimensions des situations de travail. Elles vont plus ou moins mobiliser la collaboration des professionnels. Quels sont ces professionnels ? Dans quel objectif sont-ils mobilisés ? Quelles sont ces méthodes ? Visent-elles seulement la transmission d’informations ? Sont-elles porteuses d’enjeux de connaissance et de développement ? Pour qui et pour quoi ? En quoi leurs mobilisations sont-elles en mesure de susciter un engagement réciproque entre chercheur/consultant et opérateurs ? Quels sont les apports et les limites de cet engagement réciproque ?
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