Thème 4 Consultez les articles
Pour un-e chercheur-e ou un-e praticien-ne qui souhaite analyser le travail, collecter et produire des traces de l’activité d’autrui est inhérent à ses tâches. Aujourd’hui, la banalisation et la généralisation d’un ordre numérique semblent faciliter la captation de l’activité et sa mémorisation. Les technologies numériques, qu’elles soient simples à mettre en œuvre ou pas, paraissent en effet, offrir des possibilités inédites. Pourtant, associé à la généralisation de cet ordre numérique, l’usage de ces traces peut avoir une visée très instrumentale (au sens ou l’entendait l’école de Francfort dans les années 1930). Comment la didactique professionnelle parvient-elle à garder le cap, à viser l’activité en situation de travail en vue de la formation et du développement des sujets (Pastré, 1992, 1994 et 2011), de leur santé, de leur émancipation, et de la mise en place d’environnement capacitants ?
L’utilisation des technologies numériques interpelle donc le projet de la didactique professionnelle et invite aux questionnements suivants :
- Quelles traces les technologies produisent-elles ? Quelle est leur nature, leur modalité de construction, leur modélisation pour rendre compte de l'activité des sujets engagés dans une situation de travail ou de formation ? Quel est leur impact dans les systèmes d'évaluation de compétences et de performances vis-à-vis de la tâche et de l'activité ?
- A quelle(s) condition(s) l’analyse de l’activité des acteurs peut-elle être modélisée par les artefacts numériques ? Comment les Technologies de l’Information et de la Communication en Education (TICE) interviennent-elles dans les méthodes et techniques d'analyse de l’activité en situation de travail : les vidéos, les logiciels du traitement de l'image, les enregistrements audio, la géolocalisation ou toute autre forme de robotisation... Peut-on dire qu’elles comptent comme troisième « acteur » dans la récolte de données ?
- Comment mettre les TICE au service des enjeux de la didactique professionnelle ? Quelles conséquences cela peut-il occasionner sur les relations entre professionnel(le)s et chercheur(e)s ?
- Quels sont les critères de validité d’une médiation numérique qui se substituerait aux relations intersubjectives, verbales et/ou non verbales ?
- Quelle(s) transposition(s) didactique(s) du contenu d’une analyse de l’activité en situation de travail en vue de la formation peut-on engager au sein des médiations numériques ?
- Quelle(s) contrainte(s) apparaissent, de la simple mise en ligne de données jusqu’aux formations complexes dispensées par des plateformes e-Learning, quand les TICE interviennent à tous les niveaux, non seulement dans la conception des programmes mais aussi au cœur du travail lui-même ?
Thème 4 Consultez les articles