L'association RPDP est heureuse d'annoncer la sortie du livre de Joris Thievenaz : "De l'étonnement à l'apprentissage. "
Extrait du 4ième de couverture : "
En sciences humaines et, à plus forte raison, dans le champ de l’éducation, la notion d’étonnement invite spontanément à penser, sans doute parce qu’on la lie intuitivement à la vie intellectuelle des individus et aux formes d’innovations qui lui sont corrélées. L’étonnement se situe au cœur du processus de construction de l’expérience et de formation du sujet. En tant qu'initiateur de l’activité réflexive, c’est à travers lui que l’acteur éprouve les limites de ses connaissances et s’engage dans une démarche d'acquisition de nouveaux savoirs et de transformation de soi. Cet « ouvreur de pensée » demeure cependant la plupart du temps méconnu, tant du point de vue de son origine, de sa dynamique, que de ses effets réels sur l’activité."
La structure du livre et quelques bonnes feuilles peuvent être consultées sur cette ressource des Editions De Boeck Supérieur :
Définition et étymologie de la notion d’étonnement p21.
La notion d'étonnement tire son origine du mot latin attonare, qui signifie littéralement « frappé par la foudre ». Ce mot qui possède la même racine que celui de « tonnerre » a d'abord été employé pour désigner quelqu'un d'« étourdi par un coup violent » ou « frappé de stupeur ». Le récit du Père Brumoy dont on peut retrouver les échos dans un ouvrage datant du XVIII° siècle illustre l'acception première de ce mot :
« Telle est l'attitude d'un homme frappé de l'éclair, ou du vent du tonnerre. Ses genoux vacillent : le tremblement redouble, pareil à celui des mouflons agités. Si le feu du ciel éclate encore, la fureur coule de toute part, fureur glacée, effet de l'étonnement » (Chicaneau de Neuvillé, 1751).
Dans ses premiers usages, la notion d'étonnement renvoie donc à un état psychologique d'épouvante ou d'effroi. Le mot estournement fut d'ailleurs employé jusqu'au XVII°siècle pour décrire une violente émotion ou un sentiment de stupéfaction. L'adjectif « étonné » était alors employé pour décrire une personne « hébétée » et « troublée » par une expérience bouleversante ainsi que le choc qui l'accompagne. La langue classique recèle de nombreuses expressions jouant avec les connotations de renversement, de démolition et d'effondrement qui étaient alors fréquemment attribuées à ce terme. On disait de quelqu'un qu'il était « étonné comme si les cornes lui venaient à la tête » car découvrant soudainement que ce à quoi il s'attendait venait d'échouer ou de rater. On employait aussi l'expression « étonné comme un fondeur de cloches » pour décrire celui qui fait ou voit s'effondrer les cloches et qui en est physiquement « estonné ».
SOMMAIRE
Préface Brigitte Albero Introduction générale
PREMIÈRE PARTIE la notion d’étonnement : sa définition et son usage en éducation
Chapitre 1. Approche étymologique de la notion d’étonnement
Chapitre 2. Une notion classique et emblématique de la philosophie
Chapitre 3. Les approches pédagogiques de l’étonnement
Conclusion de la 1re partie
DEUXIÈME PARTIE le rôle de l’étonnement dans l’apprentissage
Chapitre 4. L’étonnement comme geste de pensée
Chapitre 5. Le rôle de l’étonnement dans la démarche d’enquête
Chapitre 6. Le rôle de l’étonnement-enquête dans les apprentissages professionnels
Conclusion de la 2e partie
TROISIÈME PARTIE perspectives pour les pratiques de recherche et de formation
Chapitre 7. Repérer l’étonnement : un enjeu pour la recherche en formation des adultes
Chapitre 8. Comprendre ce qui empêche la démarche d’étonnement : un enjeu didactique
Chapitre 9. Susciter et accompagner l’étonnement : un enjeu pédagogique et didactique
Conclusion de la 3e partie
Conclusion générale. À la recherche des « ouvreurs de pensée »
Postface. Tout à coup, l’étonnement entra vraiment dans le champ de la formation Patrick Mayen
Bibliographie
Table des matières
En librairie et sur www.deboecksuperieur.com
Joris Thievenaz est maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI-Sorbonne Universités). Membre du centre de recherche sur la formation au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM, Paris) et de l’Unité développement professionnel et formation (AgroSup, Dijon), ses travaux s’inscrivent dans le champ de la formation des adultes et portent plus précisément sur les rapports entre activité, apprentissage et construction de l’expérience. Il dirige par ailleurs un master recherche consacré à l’analyse du travail en milieu de soin.
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